Il est l'heure de manger, et on est en pleine pampa. Aucun truc à l'horizon... On voit sur Google maps qu'il y a un snack sur la route, pas trop mal noté : 4,9 ⭐ sur 5. 20 votes. On y va confiants. C'est un tout petit estanco au bord de la route, une terrasse ombragée offre un joli cadre avec des canapés et fauteuils confortables rassemblés autour de petites tables basses, c'est très cosy. La petite dame qui nous installe n'a pas l'air d'avoir une bonne compréhension de l'anglais, mais rien d'alarmant, on est 5, on vient manger, on arrive à se comprendre.

On s'installe, la carte n'est pas terrible, mais bon, c'est un snack. Club sandwiches, omelettes, crêpes... Pour les oreillettes et les crêpes, on choisit soi-même les ingrédients à rajouter : fromage, poulet, tomate, poivron, champignons, etc.

Sylvain prend juste une salade grecque. Les autres prennent des crêpes... Quand les crêpes arrivent, petit à petit (la dame est seule à cuisiner et faire le service, en plus elle n'a que deux poêles), on découvre quelque chose d'inattendu... Alors déjà, la pâte à crêpe ne ressemble à rien de connu, ni pâte à crêpe, ni galette de sarrasin. J'écris ces lignes deux jours après le drame et déjà mon cerveau a décidé d'oublier certains aspects, mais dans mes souvenirs, la pâte est assez épaisse, un peu croustillante et cassante sur les bords, et un peu étouffe chrétien au milieu. La garniture est mi-cuite (viandes, champignons...) et mi-crue (tomate, poivron...), même le fromage n'est pas vraiment fondu. On a un peu pitié de la dame qui sert, seule pour tenir son resto, donc on ne fait pas trop les difficiles... À la table à côté de nous, un couple et leur adolescent, les parents ont déjà mangé leur salade et leur crêpe, le gosse n'a pas encore reçu son club sandwich. Ce dernier arrive après que notre table soit servie, et bizarrement cette assiette a l'air moins pire que nos crêpes. Les parents sont ravis de picorer les sandwiches du gamin, nous on rigole, et par goût du risque on commande même une crêpe banane chocolat pour le dessert... Hélas, la banane baigne non pas dans du chocolat, mais dans du Nutella, toujours avec la même pâte pas bonne... C'est limite écoeurant.

Quand on quitte le "resto", je mens honteusement en payant, quand on me demande si ça m'a plu. Au moins, on a la satisfaction de ne pas avoir laissé trop de sous dans ce boui-boui, dans compter que Sylvain a trouvé une pièce de 2 € dans les cousins du canapé, et Camille une pièce jaune... On reprend la route direction le nord de l'île.