Le dieu du soleil a entendu nos prières, et au réveil il n'y a plus trace d'aucun nuage. Tout est encore humide, les chemins pleins de flaques d'eau, mais ce début de beau temps est un vrai bienfait en prévision du nettoyage du camping-car.


On se douche, on déjeune, c'est à croire qu'on avait scientifiquement calculé les quantités, car ce matin on utilise la dernière goutte de shampoing et de gel douche, on mange les dernières tranches de pain de mie, on finit pile poil la brique de lait, la plaquette de beurre et le pot de confiture... Bon il y a bien des choses qui nous restent sur les bras (un énorme paquet de Choco Pops, du papier aluminium, du papier WC, un rouleau de papier absorbant, etc. on met tout ça dans la salle commune du camping, ça servira à d'autres campeurs.


Le camping-car subit un bon coup de balayette et de serpillère, et il est 10h, c'est l'heure de partir (on avait dit qu'on le rendrait à 11h). J'appréhende un peu la rencontre, et notamment la douloureuse pour les rétroviseurs cassés. J'ai remis les ampoules des clignotants dans leur socle (il y a des clignotants au bout des rétroviseur, et le choc a éjecté les ampoules de leur douille, elles bringuebalaient dans le boîtier), une des deux est même cassée et je la remplace par cette de la trousse de secours. Seuls les miroirs sont irréparables et il faudra les changer. Un tour chez BP pour remettre le réservoir à niveau, et c'est parti. On arrive vite chez le loueur de camping-cars, on avait exprès pris un camping à côté.


Et là, déception, leurs bureaux sont fermés. Ils ne nous avaient pas prévenu, mais leurs bureaux ne fonctionnent pas le samedi. Je leur écris une petite bafouille, que je leur glisse dans la boîte aux lettres avec la clé, mais j'ai un peu l'impression de partir comme un voleur.


On appelle deux compagnies de taxis pour qu'on nous amène à l'aéroport : la première est incompréhensible au téléphone, elle parle avec un accent horrible et ne fait aucun effort pour que je saisisse ce qu'elle me dit, après deux ou trois "I don't understand, can you repeat please?", elle me raccroche carrément au nez. Super. La seconde n'a que des voitures pour 4 passagers et me propose de venir nous chercher avec deux taxis... Rapide calcul, 50 £ pour faire les quelques kilomètres qui nous séparent de l'aéroport, c'est ruineux. On part donc direction l'arrêt de bus tout proche, en se disant qu'on a bien assez de temps. Il est 11h, l'avion décolle à 17h45.


Le conducteur du seul bus qui passe là est très sympa : non, il ne va pas à l'aéroport, mais il peut nous amener à un arrêt où on trouvera un second bus qui y va. La carte bleue sans contact ne marche pas, il nous fait monter gratuitement. Il nous dépose tout près de l'aéroport, on voit les avions passer, mais devant la circulation dense sur 2x2 voies, on renonce à essayer d'y aller à pieds. Le second bus passe 20 minutes plus tard, et nous dépose au terminal des bus, là où l'on avait été si mal renseignés au début de notre voyage. Il est 12h, le temps file.


Comme prévu, notre avion n'est pas disponible pour l'enregistrement, on nous dit de patienter jusqu'à 15h45, on va avoir du temps à tuer. On mange dans un resto, en prenant notre temps, on allonge au maximum le temps en commandant des desserts, puis des cafés, il est 14h quand on a fini, et on doit bien quitter le restaurant et ses places assises... Car oui, pour attendre l'enregistrement, il n'y a aucun siège... On patiente donc à même le sol, assis en cercle autour de longues parties de Uno, l'heure de notre enregistrement.


Un peu avant 15h45, on peut y aller, on dépose notre grosse valise sur le tapis roulant, puis on s'oriente vers le contrôle sécurité tant adoré. Cette fois-ci, un gars nous demande même d'enlever nos godasses pour les passer aux rayons X... En chaussettes dans l'aéroport, à passer sous les portiques détecteurs de métaux... J'vous jure... Heureusement, tous nos bagages à main passent le contrôle sans devoir être fouillés, il n'aurait plus manqué que ça. Il y a tellement de bagages à fouiller qui s'empilent du côté des agents qu'ils bloquent même la sortie des bagages OK. Passons, on débarque enfin dans le monde merveilleux du duty-free, avec ses parfums, champagnes, bijoux, strass et paillettes... C'est l'occasion d'acheter à Camille une jupe écossaise à seulement 40% du prix pratiqué dans la ville d'Édimbourg.


Puis on patiente, notre embarquement est retardé indéfiniment sans qu'on nous explique pourquoi, puis on finit par nous faire embarquer, et on décolle avec une petite demi-heure de retard.


L'arrivée à Genève se passe sans encombre, même le douanier est sympa. On retrouve notre valise, et on sort à 22h dans un air chaud auquel on n'était plus habitués ! Petite marche jusqu'à la voiture qui nous attend sagement, puis on quitte enfin Genève, non sans emprunter par erreur un petit tronçon d'autoroute sans avoir la vignette Suisse !


Poste frontière routier désert (Schengen oblige), puis l'autoroute française, l'aire d'autoroute française, avec l'achat dans une station service d'un petit pique-nique nocturne avec du saucisson et du pain français !


On arrive à la maison après minuit, les plombs n'ont même pas sauté pendant les orages, nous qui pensions devoir balancer le contenu des congélateurs... Et puis au schlaff !