Le départ de Ooraminna Station Homestead est mouvementé... Le petit déjeuner est préparé par la maîtresse de maison, et ça prend du temps. On regarde la pendule, on a un peu peur de rater l'avion, entre la piste en terre à refaire en sens inverse, le plein d'essence à faire en ville avant de rendre la voiture, l'enregistrement à l'aéroport... On ne regrette pas l'attente car le petit déjeuner est à la hauteur du repas de la veille au soir, et on se régale. C'est quand même un peu sous pression qu'on prend la route. J'avoue même que je commence à me lâcher un peu au volant, genre conducteur local, à fond les manettes ! Soudain je me rappelle d'un truc rigolo qu'on a vu la veille : une portion de 200 mètres de piste est goudronnée, comme ça au milieu de nulle part, un bitume nickel, qui se retransforme illico en piste caillouteuse. La maîtresse de maison nous a appris la veille que le goudron a été mis à cet endroit précis car c'est là que se forme la rivière quand on est en saison des pluies. Comme on va bientôt y arriver, je préviens les enfants de préparer le petit appareil photo, et je sens comme un malaise à l'arrière... On a oublié l'appareil photo dans la cabane ! Je grommelle qu'on ne va pas rater l'avion pour un appareil photo, et Pascale me rétorque qu'on ne part pas sans l'appareil photo (de ce ton qu'il est impossible de contrer). Demi-tour, on retourne à Ooraminna Station Homestead à toute berzingue, on prend l'appareil photo laissé sur le lit, et on repart illico : je ne vous fait pas un dessin sur l'allure ! On laisse sur place un 4x4 parti en même temps que nous, je suis comme un gamin au volant d'un jeu vidéo. À chaque trou dans le sable tout le monde se cramponne, je ris bêtement, et on se rend finalement compte qu'à vive allure, les soubresauts de la voiture sont bien plus supportables qu'au ralenti, on flotte par dessus les bosses. Une fois de retour sur la route, on calme l'allure (finalement on est larges), direction Alice Springs pour faire le plein, puis retour à l'aéroport pour rendre la voiture. Le vol se déroule sans encombre jusqu'à Cairns sur la côte nord-est. Surprise en atterrissant, le temps est couvert, humide et chaud. La région vue d'en haut est extra, bordée par l'océan, jouxtant la jungle dont s'échappent des volutes de vapeur d'eau sous le ciel gris. Tout le monde à l'aéroport est en chemisette et ça va nous faire du bien d'abandonner les vêtements chauds.


Nouvelle voiture de location, toujours japonaise (Toyota RAV4, après la Mitsubishi Outlander), flambant neuve (moins de 2000 km) et bardée d'options que je n'ose pas utiliser (parking automatique). On va prendre nos quartiers à Trinity Beach, dans une maison en forme de dôme à 100 mètres de la mer de corail. L'endroit est magique, la plage forme un grand lagon, cerné de part et d'autres par des massifs couverts de jungle luxuriante, bordé de palmiers dans lesquels chantent des nuées de cacatoès. La maison est hyper propre et fonctionnelle, toute équipée pour le confort des hôtes. On va faire des courses dans une grande surface proche, passant à côté d'un parc où gambadent des kangourous... Repas du soir végétal (aaaah) après un petit apéro reposant... Et repos !