Attention, une dose de fiction s'est glissée dans cet article, mais si peu... Disons que j'ai un peu exagéré le trait, mais juste pour vous donner un aperçu de ce que toute la famille a ressenti ce soir.


Pour vous donner le contexte, nous sommes partis de Byron Bay tôt ce matin, 9h30. Si vous n'avez pas la même notion de "tôt" que nous, c'est une autre histoire qui me ferait vous parler encore un peu de notre camping-car lilliputien, et ce n'est pas le propos. Bref, nous sommes heureux de partir si tôt car on veut se rapprocher de Sydney au maximum aujourd'hui, il y a 770 km qui nous séparent de notre dernière destination. Ça commence mal car les 100 premiers kilomètres d'autoroute sont en travaux, et on passe notre temps à freiner, repartir, bref on n'avance pas vite. Une petite parenthèse sur les autoroutes australiennes. Depuis Brisbane elles ressemblent beaucoup plus à nos autoroutes françaises 2x2 voies séparées par un terre-plein central, avec les différences notables suivantes :

  • 100% gratuites ;
  • 110 km/h maximum ;
  • Les vélos ont le droit d'y circuler (ça surprend !) ;
  • Parfois ça débouche en plein dans une ville, on tombe donc sur des feux tricolores ou des ronds-points impromptus...

Revenons à notre récit, après une première heure d'autoroute peu productive, ça va mieux ensuite, et après avoir passé la journée à rouler bon train, nous avons parcouru 600 km quand le soleil se couche et que la luminosité décline.


On s'oriente vers un camping que nous indique le téléphone portable, très proche de la route. Le GPS nous amène jusqu'à une rue sombre, bordée d'un côté par des arbres, et de l'autre par ce qui ressemble à un camping fantôme, avec des cabanes ou mobile homes délabrés, lumières éteintes ou cassées. On roule au pas, en se demandant si c'est le camping en question, et en se demandant si c'est bien la route pour y aller. Même si le ciel n'est pas encore noir, on est déjà dans cette pénombre où on a besoin d'une lampe pour y voir, et ce qu'on voit à la lumière des phares n'est pas engageant. La route se termine rapidement par un cul-de-sac, une chaîne se balance en grinçant d'un bord à l'autre, avec dessus, accroché par un seul coin, un panneau rouillé sur lequel est écrit "vous allez tous mourir", non là je vais un peu loin dans l'exagération, c'est écrit "propriété privée". On fait demi-tour, en essayant de longer le camping maudit dans l'autre sens pour trouver l'entrée. Après des pompes à essence antiques se trouve l'entrée, vers laquelle nous nous engageons. J'arrête le camping-car. Dans la lueur des phares, on voit le "comité d'accueil" qui guette l'entrée, plusieurs gars à la mine patibulaire mais presque, qui nous observent sans bouger... Il y a peut-être bien un molosse ou deux qui traînent à leurs pieds. Avec Pascale on ne dit rien, mais Sylvain nous avoue qu'il n'est pas super rassuré par l'endroit. Il ne nous en faut pas plus pour décider qu'après tout, on peut bien se rapprocher encore un peu de Sydney, on trouvera bien d'autres campings en chemin. Et vroum, on est repartis sur la route sans demander notre reste, dans la nuit noire.


Et voilà comment nous avons évité de perdre chacun un rein dans un coupe gorge de campagne 😁


Pour finir, nous avons téléphoné à un autre camping un peu plus loin, qui nous a accueilli malgré l'heure avancée (19h), mais ceci est une autre histoire !