Cette journée est placée sous le signe du froid et de la pluie. On se réveille tôt et on fonce à la douche, on avale le petit déj, et on s'en va pour une journée chargée. D'abord, un tour en bateau pour aller voir les dauphins et les phoques, puis une distillerie de whisky, et Sylvain voudrait qu'on trouve une librairie pour s'acheter un livre en anglais.


En étant à peu près au taquet et en révéillant tout le monde à 7h30, on arrive à la marina, distante de 5 miles, à 9h30. On a une certaine inertie due au rythme des vacances : on se réveille tranquillou, on traine la savate jusqu'à la douche du camping, on prend le temps de bien déjeuner, on fait un brin de vaisselle, on se trompe de route (j'ai confondu les 5ème et 6ème sorties du rond-point... Étais-je encore en train de rigoler, en ayant vu peu avant le panneau annonçant qu'on était à 2,5 miles de "Baloch" ? Possible)


Bref. On fait la balade en bateau, moitié eau de mer (du Nord) et moitié eau douce (la rivière Beauty se jette dans la mer à cet endroit), mais au final on ressort un brin déçus. On a bien vu quelques jolis oiseaux, aperçu de très loin des phoques allongés sur une plage (on distingue les phoques endormis des cailloux par leur couleur, mais pas par leur vivacité, qui est équivalente), mais des dauphins : niet. Tant pis. On est frigorifiés par le vent du large, et pourtant on était habillés chaudement. Au moins, la pluie nous a épargnés jusqu'ici. Elle se met à tomber peu de temps après, lentement mais sûrement, elle ne nous quittera plus jusqu'au soir.


Direction la distillerie de whisky. On réserve nos places pour la visite de 14 h, et en attendant, on va faire un tour à quelques kilomètres, pour pique-niquer près d'un champ où on voit un petit lapin qui s'amuse à se cacher dans les hautes herbes. Pour ça, c'est sympa la camping-car, on peut se mettre (presque) partout, et on a tout sous la main. Je pourrais également écrire quelques volumes sur les inconvénients du camping-car, rassurez-vous 😆


Retour à la distillerie, où les visites sont réduites au strict minimum, à cause de travaux : un film promotionnel, une dégustation de 3 whiskys différents, une visite de l'entrepôt des fûts, et direction l'inévitable boutique souvenirs ! Le commentaire du gars qui nous faisait visiter était très intéressant, ce que j'en retiens de plus notable sur la fabrication du whisky, c'est qu'il y a deux distillations. La première permet d'obtenir un alcool pur à 70°, transparent comme de l'eau, qui est invariablement le même pour toutes les déclinaisons de whisky qui surviendront ensuite. C'est cette première distillation qui est la signature ou marque de fabrique de chaque distillerie. Les couleurs et les différents arômes de tous les whiskys qui en découleront, viendront de la seconde distillation et de la maturation qui s'en suivra. Que les fûts soient neufs ou de seconde main jouera un rôle important, de même que l'alcool qui a déjà séjourné dans le tonneau avant : Bourbon américain, Sherry... Sans parler bien sûr du temps de conservation.


Seule Pascale a le droit de déguster les whiskys... Comme je suis le conducteur, j'ai juste le droit de sentir les arômes... On ne plaisante pas avec ça ! En compensation, j'ai droit à une petit topette à boire plus tard !


Pour finir, un tour en ville... Dans l'extrême centre de la ville... En camping-car !!! Je ne vous raconte pas les tours et détours faits dans tous les sens, pour finalement s'écarter un peu, et trouver enfin une place de stationnement à 10~15 minutes à pied. N'empêche qu'on y est arrivés ! On trouve une boutique de livres d'occasion, une vraie caverne d'Ali Baba, il faudrait une vie pour la parcourir ! L'odeur des vieux livres fait fuir le reste de la famille, je reste un peu et je trouve une vielle édition d'un roman de science-fiction que j'aime bien. Pour Sylvain, on trouve notre bonheur dans une galerie marchande, des mangas en anglais... C'est chouette, il commence à les lire dans le camping-car et nous demande ce que veut dire tel ou tel mot.


Retour au camping, toujours sous la pluie, qui résonne encore sur le toit du camping-car au moment où j'écris ces lignes.


Ah, j'y pense, le conseil culinaire du jour :


Fraises à l'Écossaise, mode camping-car

Par le grand chef Thierry Bissler

  • Lavez les fraises
  • Enlevez la queue
  • Coupez les fraises en deux
  • Comme vous n'avez pas de saladier ni de bol dans ce fichu camping-car, mettez les fraises dans une casserole
  • Comme vous n'allez pas acheter un kilo de sucre pour 18 jours de vacances, vous aurez pris le soin de piquer des petits sachets de sucre qui sont à dispositions à côté des machines à café que vous croisez pendant votre voyage
  • Versez le sucre sur les fraises
  • Poussez un juron quand vous vous apercevez qu'un des sachets ne contient pas du sucre
  • Respirez un coup lorsque vous vous rendez compte que c'est de la cassonade, plus de peur que de mal, vous auriez pu tomber sur un sachet de sel
  • Mélangez avec une grosse cuillère
  • Mettez la casserole au frais une heure
  • Servez dans des assiettes à soupe (rappel : vous n'avez pas de bol dans ce fichu camping-car)
  • Ralez que vous en avez assez que les enfants comptent les fraises pour se plaindre que untel ou untel en a une de plus
  • Dégustez