De nouveau on se lève tôt ce matin. Je prends la douche en premier, le temps que la famille émerge, puis quand ils y vont à leur tour, je prépare le petit déj pour leur retour. On commence à être rodés.


On quitte pour de bon le camping d'Inverness, non sans avoir vidangé les cuves et rempli les réservoirs. Cette journée, c'est celle que j'attends avec impatience, le tour du Loch Ness. On le fait dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Quand on arrive à son extrémité Nord, on ne se rend pas bien compte de sa taille (près de 40 km de long, pour seulement 1,5 de large). Les conditions sont idéales pour coller aux légendes du lieu. Le temps est froid et humide, les nuages sont gris, il tombe une petite pluie fine. Les flancs du Loch sont bordés de montagnes qui, quoique peu hautes, ont leur sommet baignant dans les nuages bas.


Le plan est de visiter le château de Drumnadrochit, qui borde le lac. Comme tous nos plans A, il tombe à l'eau : on n'a pas pré-réservé la visite, et donc l'accès au parking nous est refusé. Tant pis, on pousse jusqu'à l'extrémité Sud, et le plan B est tout aussi bien : le petit village de Fort Augustus est très sympa, on y trouve un large parking où stationner, et on se balade le long des 5 écluses qui jalonnent le canal Calédonien à cet endroit. Le canal Calédonien a été construit au XIXème siècle pour relier la Mer du Nord (à l'est) et la Mer d'Écosse (à l'ouest). Il parcourt près de 100 km, dont seulement un tiers a dû être construit : le reste des tronçons navigables est astucieusement constitué de plusieurs Lochs en enfilade, dont le Loch Ness. Les 5 écluses sont impressionnantes, et en peu de temps on voit passer plusieurs bateaux dans les deux sens. On mange à une bonne auberge le long des écluses, cuisine locale et maison, et je goûte en entrée le fameux haggis, ou panse de brebis farcie ! Hé bien franchement, je me régale, il est servi avec une petite sauce moutarde-miel, que je m'en lèche encore les babines ! En plat, le filet de haddock à la bière est également très bon, et on ressort complètement repus. Une petite promenade pour aller voir le Loch de son extrémité Sud, on se caille les miches car le vent s'est levé.


La route de la rive Est, pour remonter, s'écarte un peu du Loch pour sillonner les Highlands, et alors là, c'est le festival des mirettes. On en prend plein les yeux, on s'aventure à pied jusqu'à des hauteurs où s'offrent à nous des panoramas magnifiques. Il n'y a pas de mots pour décrire tout ça, et je suis bien persuadé qu'aucune photo ne rendra grâce de la moitié de la beauté du lieu. On voit de-ci de-là quelques touffes de laine de mouton accrochées à un buisson de bruyère, leur présence a aussi été trahie par quelques crottins vus sur le chemin, et pouf on se retrouve nez à museau avec des moutons. Laine blanche, tête noire, très beaux, et aussi très craintifs, ils se sauvent bien vite en nous voyant arriver.


On reprend la route, on s'arrête à des cascades pour la photo. On prend également en photo le château qu'on n'a pas pu visiter le matin sur l'autre rive, et on finit le tour du Loch. Pour autant ce n'est pas fini, on a encore une heure de route pour atteindre le phare de Tarbat Ness. On n'en finit plus d'aller au nord ! On explose malheureusement un rétroviseur du camping-car contre un panneau, il va falloir payer la réparation avec notre caution. Un mélange de fatigue et de mauvaise appréciation de la largeur du véhicule, Pascale me dit souvent que je roule trop à gauche. Bref, on arrive quand-même à destination, et là, c'est la surprise. On savait qu'on voulait camper au pied du phare, que c'était un coin connu des aficionados de camping-cars, mais quand on arrive et qu'on voit qu'on est absolument tout seuls dans cet endroit de rêve, c'est le jackpot. On mange chaud pour se réchauffer (le vent est glacial), on fait quelques parties de cartes, on va au bord de la mer se promener un peu, puis on s'endort sous la lumière protectrice du phare : 4 flashes lumineux toutes les 30 secondes, depuis bientôt 200 ans...